La vague punk originelle s'est essoufflée assez rapidement : même si de nombreux groupes nés à cette époque ont continué à créer et à jouer, à l'instar des Ramones, d'autres ont eu une existence assez brève, de quelques mois ou quelques années. Une scène rock indépendante n'en a pas moins continué à exister, aidée par la multiplication des stations de radio. Néanmoins le devant la scène médiatique rock aux États-Unis a été occupé tout au long des années 1980 par les groupes de métal. La scène punk underground a, pour sa part, été dominée par le punk hardcore, à la suite de groupes comme Black Flag (formé en 1976), Bad Brains (formé en 1977) et Minor Threat (formé en 1980). Le centre de gravité s'était déplacé du Royaume-Uni et de la côte ouest des États-Unis, à la côte est, notamment Washington, D.C. (mais aussi New York).
Une scène punk rock dynamique mais plus modeste et très underground a survécu, comptant en son sein un certain nombre de groupes formés au tournant des années 1980, souvent originaires de la région de San Francisco comme les Dead Kennedys, les Descendents, NOFX, Pennywise, Flipper. San Francisco où se situe le 924 Gilman Street Project, salle de spectacle accueillant la scène punk californienne et ayant vu démarrer ou jouer de grands noms du punk rock californien tels que Rancid, Operation Ivy, The Offspring ou encore Green Day. Le travail de groupes comme Sonic Youth sur la côte est des États-Unis cherche aussi à faire perdurer le punk.
La reconnaissance du grunge à partir de la seconde moitié des années 1980 et notamment de Mudhoney puis Nirvana et sa très grande popularité à la suite de la sortie de l'album Nevermind a relancé le mouvement punk et son économie délabrée.
Le punk rock a connu une renaissance médiatique depuis le milieu des années 1990 avec des groupes américains comme Rancid, Blink-182, Green Day, The Offspring et NOFX. L'underground punk subsiste à l'ombre de groupes qui peuvent connaître une réussite commerciale.
Les groupes apparus à partir de cette époque sont très divers, mais composent tous avec un mélange d'influences issues à la fois du punk de '77, du hardcore, du pop-punk des Ramones et des Descendents, du métal et du grunge. En effet, leurs membres sont nés entre, au plus tôt, dans la seconde moitié des années 1960 et, au plus tard, au début des années 1980 et ont donc été bercés par tous ces genres de musique.
En parallèle du succès commercial de certains groupes de punk rock dans la seconde moitié des années 1990 et du début du XXIe siècle, la scène dans son ensemble connaissait déjà un regain de vitalité très sensible depuis le début de la décennie et a vu percer ou naître de nombreux groupes à forte éthique, marqués par leurs engagements politiques ou tentant de faire évoluer le genre tout en restant fidèles à son histoire et ses traditions, qu'il s'agisse par exemple de Lagwagon, No Use For A Name, Pennywise ou Millencolin concernant le skate punk du milieu des annéess 1990 ; de Propagandhi, Anti-Flag, Dillinger Four ou Strike Anywhere et leur attitude ultra-politisée ; des Lawrence Arms et leurs textes inventifs, drôles, touchants, contestataires et bourrés de références ; d'Against Me! et leur mélange de punk et de folk ; du punk aux influences celtiques des Dropkick Murphys ou de Flogging Molly ; de l'old-school des vétérans de The Exploited ou des Casualties ; du pop-punk proche des Ramones des Briefs ou de Teenage Bottlerocket ; du gypsy punk de Gogol Bordello et son chanteur charismatique Eugene Hütz ; ou encore de groupes comme Hot Water Music ou Jawbreaker.
On peut aussi citer les expérimentations qui ont été faites aux frontières du punk et de l'indie par Bear vs. Shark, Ted Leo ou bien Blake Schwarzenbach, fondateur de Jets to Brazil après la séparation de Jawbreaker.
Cette tendance au renouveau se poursuit avec l'émergence de groupes jeunes comme A Wilhelm Scream ou No Trigger concernant le punkcore mélodique, Latterman, ou le nouveau groupe de hardcore de Dan Yemin, Paint It Black. Sans oublier la vigueur de maints groupes vétérans : NOFX, Bad Religion (dont les deux derniers albums avec le retour de Mr. Brett sont les meilleurs en dix ans), la réunion de Lifetime, ALL/The Descendents, la carrière de Jello Biafra, Social Distortion (Sex, Love And Rock 'N' Roll), etc.
De nouvelles scènes locales dynamiques ont émergé et viennent s'ajouter aux scènes traditionnelles des années 1980 que sont San Francisco (Bay Area) ou encore la scène SoCal autour de Los Angeles, qui demeurent deux centres ultra-dynamiques, ou le punk hardcore de la côte est :
- Chicago, qui était déjà la patrie des Smoking Popes, de 88 Fingers Louie et Screeching Weasel, est sans doute la plus féconde, avec de Rise Against, The Lawrence Arms, Alkaline Trio, Much the Same ;
- Minneapolis a Dillinger Four et Hüsker Dü ;
- de la Nouvelle-Angleterre viennent Boysetsfire, A Wilhelm Scream, The Unseen, No Trigger ou With Honor ;
- Boston est tout naturellement le cœur de la scène punk celtique emmenée par les Dropkick Murphys ;
- en Pennsylvanie, Philadelphie est la ville d'origine de Kid Dynamite, Paint It Black ou The Loved Ones et Pittsburgh abrite Anti-Flag ;
- New York et le New Jersey ont Lifetime, BigWig, Crime In Stereo, Kill Your Idols, les Bouncing Souls, Gogol Bordello, None More Black ou Latterman ;
- la Virginie a vu naître Avail et Strike Anywhere, la Caroline du Sud Stretch Arm Strong ;
- la scène de Gainesville : Against Me!, Less Than Jake, Hot Water Music, This Bike Is A Pipe Bomb ;
- au Nord-Ouest, le Washington possède The Briefs, les Melvins, l'Oregon a Tragedy et le Wyoming The Lillingtons/Teenage Bottlerocket.
En dehors des États-Unis, l'une des scènes nationales les plus populaires a longtemps été celle du punk rock suédois avec Millencolin, les Satanic Surfers, No Fun At All, The Hives ou Venerea. Au Canada, Winnipeg se distingue avec Propagandhi, Comeback Kid ou The Weakerthans et le Québec avec Ripcordz, Fifth Hour Hero ou The Sainte Catherines.
Cela vaut aussi pour le punk rock européen et notamment français où sortent de nombreux groupes qui ont suivi les traces de Burning Heads ou Seven Hate (entre autres) : Flying Donuts, The Pookies, Straightaway, les Betteraves qui ont ensuite formé Guerilla Poubelle ou Uncommonmenfrommars et Jetsex qui ont joué des séries de concerts aux États-Unis.
Le centre de gravité des labels s'est également déplacé : les maisons plus modestes ont su trouver leur place à côté de lables légendaires du milieu des années 1990 : Epitaph et Fat Wreck Chords (et dans une certaine mesure Burning Heart). Aujourd'hui, Jade Tree (Delaware), No Idea (Gainesville), Deep Elm (Caroline du Sud) ou Equal Vision (New York) contribuent au dynamisme de la scène, alors qu'Epitaph et Burning Heart se sont lancés dans une politique de diversification musicale.
L'initiative politique récente la plus marquante a sans doute été le collectif Punk Voter initié par Fat Mike de NOFX, couplé d'une tournée Rock Against Bush, incitant les jeunes à se rendre aux urnes lors des élections présidentielles américaines de 2004.